
Un lecteur a pointé un rapport traitant du conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis.
Je retiens d’abord un fait : les exportations chinoises ont EXPLOSE (surged) depuis la “pandémie”.
On y revient toujours… Ce péché originel que nous voulons surtout ne pas voir : la “pandémie” a profité le plus à celui qui… l’a mise en scène.
Il s’agit bien entendu d’une simple coïncidence. 😉
Ensuite un désaccord. L’auteur écrit :
instead doubling down on manufacturing in the hope that China can export its way to recovery
La Chine ferait tapis pour voir, obsédée par les exportations, afin de se sortir de la mouise économique.
Je ne crois pas du tout que Pékin cherche une quelconque “recovery”. Le pays va très bien merci, contrairement aux salades racontées à l’Ouest (la bulle immobilière, la dette et tout le toutim).
Pékin appuie simplement sur l’accélérateur de sa machine à détruire l’Occident.
Tant que vous gagnez à la roulette, et tant que vous savez que vous gagnerez encore, pourquoi quitter la table de jeu ?
La “pandémie” fut le turbo. Pékin profite encore de sa lancée et de la sidération occidentale (qui commence à se dissiper aux Etats-Unis, grâce à Trump).
L’idée est aussi simple que double :
- faire le maximum de dégâts chez les Longs Nez crétins, toujours assoupis
- se développer soi-même un maximum
C’est très chinois comme principe. Comme un oignon que l’on épluche… Car cette hyperindustrialisation amène d’autres avantages : exciter la compétition et favoriser l’INNOVATION ET LA RECHERCHE.
Autant de leviers pour atteindre les objectifs politiques du pays.
Un cercle vertueux se forme : plus la Chine s’industrialise, plus elle affaiblit l’Occident, plus elle innove, plus elle s’industrialise, etc.
Au passage, les questions relatives aux “surcapacités” chinoises sont d’une niaiserie affligeante. Aveugles, nous ne voyons pas le niveau macro, c’est-à-dire politique.
Nous sommes incapables de comprendre qu’un seul panneau solaire est fondamentalement politique… Alors, des millions de panneaux solaires…
La Chine intègre l’essence du capitalisme occidental original (par opposition au capitalisme dégénéré d’aujourd’hui, celui des copains, celui des rentes, celui des médiocres).
En 2019, l’Empire du Milieu comptait 400 marques de voitures électriques. Aujourd’hui ? Une centaine. Et demain ?
Les historiens savent que c’est exactement ce qui se passait en Europe à la grande époque de l’essor de l’automobile, fin 19ème/début 20ème…
On continue d’observer la Chine sous le prisme de l’URSS, avec un secteur étatique qui écraserait tout, engoncé dans ses pesanteurs bureaucratiques.
La concurrence -au contraire- y est ultra féroce. Les Chinois s’entretuent. Seules les sociétés les plus performantes survivent et peuvent ensuite aller croquer l’extérieur, poussées en plus par un marché intérieur démesuré.
Les spécialistes objecteront que les autorités chinoises n’hésitent pas à couvrir certains secteurs de subventions et d’aides, ce qui n’est pas très, très “libéral”, ni très, très “privé” : en gros, pas casher.
Oui, et alors ?
Cela répond toujours à un objectif stratégique (exemple l’industrie des panneaux solaires, subventionnée à mort, en tout cas au début, afin d’annihiler toute concurrence étrangère… mission parfaitement accomplie !)
On a pu observer la même dualité dans l’industrie automobile électrique.
Reformulons : peu importe les méthodes employées, seul le résultat compte.

La Chine applique la magie schumpétérienne, la fameuse “destruction créatrice”, à la sauce aigre-douce dim sum.
Au niveau industriel, commercial et pourquoi pas un cran au-dessus… à l’échelle géopolitique. Car c’est bien le vieil Occident dominateur qu’elle entend détruire pour mieux le remplacer !
On parle souvent -et à raison- du “piège de Thucydide” pour décrire les relations sino-américaines. On peut adopter une grille de lecture plus radicale : la destruction créatrice de papy Schumpeter. 😉
Cela démontre le génie propre de la Chine moderne : intégrer, fusionner et factoriser le meilleur, y compris en provenance d’autres cultures.
POST SCRIPTUM
Ce blog étant d’une haute tenue, je propose une réinterprétation moderne du “piège de Thucydide”, parfaitement adaptée au 21ème siècle et à la lutte homérique (ah non, encore trop connoté, trop grec) entre l’Oncle Sam et l’Empire du Milieu.
Eh oui ! Il suffisait d’y penser : Highlander !
“There can be ONLY ONE !” (le strabisme en moins et les yeux bridés en plus). 😉