En mars, j’écrivais : “Aspirine et cancer : une plaisanterie qui dure depuis 50 ans“.
Une nouvelle étude publiée dans le New England Journal of Medicine remet le couvert et valide le fait que plus une blague est répétitive… moins elle fait rire.
Titre : “Low-Dose Aspirin for PI3K-Altered Localized Colorectal Cancer“.
L’étude, menée par une équipe suédoise, se concentre sur le cancer colorectal (3 500 malades recrutés en Suède, Danemark, Finlande, Norvège ).
Il s’agit d’un essai en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo, donc l’étalon d’or, la crème de la crème.
Les résultats sont stupéfiants.
Après chirurgie, la prise quotidienne d’une dose d’aspirine (160 mg)… divise PAR DEUX le risque de récidive dans les 3 ans.
(rappel : pour la prévention des accidents cardiovasculaires, la dose quotidienne s’échelonne entre 70 et 100 mg par jour).
L’un des auteurs déclare : “Je pense que cela va changer la pratique clinique” (source The Guardian).
Un bémol : les chercheurs ont retenu les cancers avec une certaine mutation (qui apparaît dans 40 % de tous les cas) et qui rendrait l’action de l’aspirine (légèrement) plus efficace.
Mais au-delà de ces mutations, il faut marteler ceci : l’aspirine a bel et bien des propriétés antitumorales et antimétastatiques. Au pluriel.
Et comme je le disais, cela fait CINQUANTE ANS qu’on le sait !
Les seuls à ne pas être au courant sont les cancérologues.
Evidemment.
Une molécule vieille de 120 ans, dont le profil de risque (faible) est parfaitement établi, qui ne coûte rien à fabriquer et qui est efficace… cela fait de la peine.
