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Thaïlande, tourisme : demi-tour

Sur cette photo exclusive, on voit le premier ministre thaïlandais, le général Prayuth, en train de gouverner intensément et de signer de nombreux décrets.

Trois semaines.

Il aura fallu 3 semaines au gouvernement en Thaïlande pour faire un spectaculaire demi-tour (les fameux “U-turn“).

Le 1er février, un 2ème test PCR obligatoire dans un hôtel spécial avait été imposé aux touristes (vaccinés) rentrant dans le pays, test à réaliser le 5ème jour de leur séjour (système “Test&Go”)…

Le 23 février, cette mesure était… annulée (avec effet au 1er mars) !

Tout le monde leur avait dit que le système devenait beaucoup trop lourd et complexe pour de simples touristes voulant se baigner, bronzer et bouffer. Mais non… l’hystérie Omicron était plus forte que tout, et ils furent poussés à la faute, une fois de plus.

La face perdue est considérable tellement le demi-tour a été rapide ! 😉

Bref, à compter du 1er mars, le système “Test&Go” (pour les vaccinés seulement) consistera en :

  • 1 test PCR avant le départ
  • 1 test PCR à l’arrivée et attente du résultat dans un hôtel spécial (un package payant bien entendu)
  • 1 assurance bidon avec une couverture ramenée de 50 000 USD à 20 000.
  • 1 test ATK (rapide)… à faire le 5ème jour (ils sont têtus !), le résultat devant être reporté sur le site web des autorités sanitaires…

Rappelons que si vous êtes positif, alors c’est direction isolement obligatoire ! Pendant le mois de février, 1 % des touristes en “Test&Go” ont subi ce sort… Le risque n’est donc pas nul… 😉

Rappelons enfin que les visiteurs non-vaccinés, eux, doivent toujours subir une quarantaine dans un hôtel fermé pendant 10 jours (à leurs frais). Le programme s’appelle AQ (alternative quarantine). Le tout avec 2 ou 3 tests PCR obligatoires.

J’ai utilisé ce programme à plusieurs reprises durant l’année 2021 (à l’époque c’était 14 jours), c’est pénible. Il faut une grande vie intérieure ;-).

Et surtout pas mal de pognon pour adoucir la prison : suite avec balcon voire terrasse, bouffe supplémentaire, location d’un vélo d’appartement (voire d’un rameur) mais attention, l’alcool n’est pas autorisé (eh oui le virus pourrait vous attaquer dans votre chambre quand vous sirotez du pinard, tout seul, c’est bien connu).

En 2022 personne n’est capable d’expliquer une telle différence de traitement alors que :

-le virus circule largement en Thaïlande (donc se focaliser sur le faible nombre d’étrangers arrivants, vaccinés ou pas, est dérisoire, marginal)

-il est démontré PARTOUT dans le monde que le dosage n’empêche pas l’infection ni la contamination d’autrui.

Bref… pourquoi conserver une quarantaine si longue pour les non dosés ?

Grand blanc… Personne ne sait. Personne ne peut expliquer. Personne ne veut même poser la question.

Ne jetons pas la pierre au Siam, de nombreux autres pays sont dans la même situation et sont tout aussi incapables d’argumenter… à part en mode “Stéphanie de Monacooooo… vous pouvez répéter la question ?“.

C’est la covidémence qui continue (car pour justifier le dosage, il est en réalité nécessaire de séparer artificiellement les dosés des non-dosés, grâce à de telles règles absurdes).

N’oublions pas… comme d’habitude… les intérêts pognon qui s’ajoutent. Ce système (hôtels payants, tests obligatoires, assurances bidons etc.) brasse du blé. Ceux qui en profitent, toujours proches du gouvernement, ont intérêt à poursuivre les festivités.

Bref.

Avec ce système allégé, mais toujours contraignant, la Thaïlande peut sans doute revenir à 150 000 visiteurs par mois, et encore pendant la haute saison uniquement… C’est mieux que zéro, certes, mais bien loin des 3 millions par mois du monde d’avant.

Cela ne sauvera par l’industrie touristique du pays (20 % du PIB).

Gros soucis : les Chinois ne peuvent toujours pas sortir de leur pays… Alors qu’ils représentaient un contingent important.

Que leur faut-il de plus ? Les gouvernements asiatiques ne sont pas pressés… (graphique du 20/06/2021 au 27/02/2022, les covidés réellement malades, dont ceux sous respirateurs artificiels).
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Hong Kong : la punition chinoise n’en finit pas…

“Elève HK ! Allez au coin !”

Hong Kong has tightened its Covid rules after cases hit record levels Monday
Almost all leisure businesses in the self-governing region are now closed, with hair salons and houses of worship added to the list today. Public gatherings have been limited to two people, while private gatherings are limited to two families. (source DailyMail)

Donc fermer les restos, les bars etc… ce n’est pas suffisant… Cela ne fonctionne pas (forcément)… donc il faut en rajouter selon la bonne vieille logique shadockienne !

Fermons donc les coiffeurs et les temples.

En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.

On peut bien entendu rire de leur délire “Zéro Covid”. Mais c’est beaucoup plus tragique que cela.

Depuis le coup d’état de juin 2020 (à la faveur du Covid)… Pékin contrôle totalement ce territoire.

En réalité, la Chine n’en finit pas de punir Hong Kong.

La colonisation anglaise (Hong Kong fut pris par les Anglais après les guerres de l’opium), l’arrogance de cet état (qui fut longtemps un oasis de prospérité occidentale au milieu d’un océan de misère) et enfin l’humiliation (jamais digérée) du fameux “un pays deux systèmes“…

Deng Xiaoping a bien entendu forgé cette formule comme une énième arnaque… mais au fond elle était extrêmement humiliante. La Chine n’était pas encore en position de force à l’époque… Il fallait donc qu’elle se couche pour faire aboutir les négociations avec les Anglais.

Tout cela se paye maintenant.

Cash.

Pékin n’a absolument plus besoin de Hong Kong (qui fut longtemps la principale plaque tournante financière de l’Asie).

Une longue période de remise au pas, de purges via des punitions est donc nécessaire, afin de réformer ce territoire et surtout ses habitants.

Et le délire covidiste -créé par la Chine et encouragé par elle- est l’outil parfait pour cela. Un outil de torture.

Des dizaines de milliers d’expatriés fatigués, et d’opposants éreintés par la répression, ont compris que c’était foutu et ont quitté le territoire (exil pour l’Angleterre par exemple qui leur offre des passeports).

La Chine n’oublie jamais.

Les Hongkongais ont eu l’audace… de ne pas s’en souvenir…

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Destruction du tourisme en Thaïlande : les chiffres

Chiffres officiels des “arrivées internationales“.

Sur un trimestre (novembre, décembre, janvier, sur 2 périodes)… on mesure l’étendue des dégâts : le total est divisé par 18 !

De 11,1 millions d’arrivées dans le “monde d’avant” à… 610 000 aujourd’hui.

Et encore, la comparaison est très flatteuse puisque la Thaïlande lança le programme “Test&go” (pour les touristes vaccinés)… en novembre 2021.

En clair : avant novembre ce n’était pas 150 000 arrivées par mois en moyenne… Mais beaucoup moins (les frontières étant fermées, il s’agissait d’expatriés comme moi ou de Thaïs revenant au pays).

Bref, l’année 2020 fut terrible et 2021 également.

Pire encore le programme “Test&go” a été suspendu à… Noël (Omicron ! On va tous mourir) puis réactivé le 1er février, mais dans une forme alourdie (1 test PCR à faire à l’arrivée puis au 5ème jour avec une 2ème nuit obligatoire dans un hôtel spécial afin d’attendre le résultat… et si positif, le touriste neuneu est envoyé en prison, pardon en quarantaine obligatoire et payante… y compris si aucun symptôme…).

La pire des décisions.

Le tourisme pèse 20 % du PIB du pays.

Vous imaginez -en gros- des recettes divisées par 18… depuis 2 ans ?

Le tourisme, fait particulièrement aggravant, est une industrie à forte main d’oeuvre

Les dégâts économiques et sociaux sont donc considérables.

Et il faut rappeler un fait important : il n’y a pas de véritables aides publiques ici !

Donc si vous êtes le proprio d’un hôtel, d’une société de bus, si vous travaillez comme femme de chambre, chauffeur, cuisinier, serveur… sans oublier les emplois indirects (construction, maintenance, services etc.) vous crevez la gueule ouverte.

Et tout ça pour quoi ? Pour le couillonavirus ? Pour quelques milliers de vieillards malades qui de toute façon sont morts (du Covid ou d’autre chose, quelle différence ?)  ?

Le pays est en crise politique depuis… 12 ans (coup d’état militaire en 2014, en réalité depuis bien plus longtemps… au total l’armée a mené 12 coups depuis 1932 !).

L’équipe du général Prayuth, le premier ministre depuis 2014, est essorée… Des élections générales auront lieu début 2023 (pas encore de date officielle).

L’élite de Bangkok devrait pour une fois réfléchir… C’est une chose de priver de droits politiques et de représentation des millions d’individus (dissolution de plusieurs partis concurrents, instrumentalisation des lois et des juges pour détruire les opposants, coups d’état)… c’est une autre que de priver -pour rien- ces millions d’individus… de tout revenu, position sociale, de tout futur…

Un jour un populiste pourrait faire alliance avec une faction militaire (façon Jeunes Turcs)… et alors boum. L’establishment ne s’en remettrait pas.

Sauver la face est primordial en Asie. On peut donc penser que le gouvernement attendra quelques mois avant d’alléger ou de supprimer le programme “Test&go”. On peut parier sur l’après Songkran… donc le 1er mai 2022.

Problème : il y aura un vote au parlement en juillet (motion de censure déposée par l’opposition)… La majorité a été blessée par le départ d’un groupe de députés factieux (menés par un ex ministre…. ancien trafiquant d’héroïne, condamné et emprisonné en Australie dans les années 90… si, si tout est possible) et se retrouve avec pile la moitié

En factorisant la crise éco, sociale, la forte inflation (denrées alimentaires)… si 1 ou 2 députés changent de camps… alors le gouvernement tombera et des élections générales suivront.

Dans un tel cadre… le tourisme et le couillonavirus deviennent des patates brûlantes… Le premier ministre pourrait se dire qu’il n’y a aucun gain politique à rouvrir les frontières et à renvoyer le Covid dans les poubelles de l’histoire, bien au contraire.