Krach obligataire. Certains analystes ont lâché cette expression.
Prenons appui sur l’excellent papier de Charles Gave à ce sujet…
Tout est très facile à résumer (je cite C.Gave) :
LES FAITS
La plupart des observateurs ne se sont pas rendus encore compte que les marchés obligataires de nos grandes démocraties se sont écroulés dans les trois dernières années, perdant 40 % de leur pouvoir d’achat depuis décembre 2020, ce qui ne s’était jamais produit auparavant.
LES CONSEQUENCES
Nous sommes en plein milieu de l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de la finance mondiale. Les pertes dans les marchés obligataires doivent se chiffrer à des milliers de milliards de
dollars
LE MYSTERE MYSTERIEUX
Le premier bâton [de dynamite] lancé a entraîné l’effondrement des marchés obligataires mais pour l’instant presque rien n’est remonté à la surface alors même que c’est l‘une des plus violentes explosions que j’ai connue dans ma carrière.
J’en suis très surpris.
Je rappelle brièvement la mécanique.
-le marché obligataire (obligations = dettes) est GIGANTESQUE (133 000 milliards de dollars, beaucoup plus gros que le marché des actions).
-les bons du Trésor américain (ou les OAT françaises, les Bunds teutons, les Gilts british etc.) sont considérés comme des produits financiers TRES SURS (et très liquides), et c’est pour cette raison qu’on en trouve… partout… dans les fonds de pension, dans les compagnies d’assurances, les banques, et bien sûr les états, etc.
-le prix des obligations est l’inverse des taux. Plus les taux d’intérêt montent, plus le prix baisse… Et plus les taux baissent, plus le prix monte.
Des banques, des sociétés d’assurance, des fonds d’investissement, des banques centrales (eh oui ne les oublions pas !)… ont acheté des MONTAGNES d’obligations pendant des années, lorsque les taux étaient (grosso modo) pas loin de zéro (décennie 2010/2020). Donc avec des prix élevés.
Aujourd’hui les taux ont très fortement (et rapidement) augmenté.
Conséquence : les prix de ces obligations chutent… Ce qui valait 100. Vaut maintenant 60.
Il est donc pertinent de parler de pertes qui se chiffrent en MILLIERS DE MILLIARDS.
Mais venons-en au fameux mystère mystérieux.
“Je suis très surpris” nous dit Charles Gave.
Financièrement, économiquement… IL NE SE PASSE RIEN (ok, quelques petites banques américaines ont sauté, mais c’est à peu près tout).
Les Etats-Unis (et de nombreux autres pays !) continuent de s’endetter à mort, d’imprimer du pognon avec fanatisme. Il n’y a plus AUCUNE RETENUE. Ils ne font même plus semblant.
Chez nous, l’amateur d’anus dilatés continue de raconter des bêtises dont la taille est proportionnelle à la dilatation… des dits anus.
Un krach obligataire aux proportions bibliques donc… mais étrangement, c’est comme si on ne le voyait pas…
Comment expliquer cette sorcellerie ?
Je tente une explication, sous la forme d’une diagonale du fou.
Le krach disparaît comme neutralisé par son propre volume.
Paradoxe.
Je reformule : vous êtes un particulier. Votre fortune s’élève à 10 millions d’euros. Vous perdez 9 millions. Ca fait mal.
Mais si votre fortune se monte à 1 000 000 000 000 (mille milliards)… Si vous en perdez 90 % il vous reste toujours 100 milliards. Vous ne sentez pas la différence.
Autre image encore plus lapidaire : vous subissez dans vos comptes un trou gigantesque de X. Je le bouche avec Y qui est X au carré.
Equation résolue (et surtout problème disparu) ! 😉
Les règles comptables (qui sont violées en permanence, rappelons les délires des taux d’intérêt négatifs et autres QE)… n’ont plus AUCUN SENS face au volume ahurissant de papier dans le monde (rappel : la dette publique américaine s’élève à 33 500 milliards de dollars…).
D’autant plus que cette quantité de papier ne cesse de CROITRE et de PLUS EN PLUS VITE (il a fallu 3 mois pour pour passer de 32 000 à 33 000 milliards aux USA… Le rythme s’accélère, il leur faudra à peine un mois et demi pour ajouter 1 000 milliards de mieux).
Donc oui les pertes sont gigantesque, oui logiquement tout devrait péter demain… des banques, des sociétés, des états sont EN FAILLITE et devraient littéralement “tirer le rideau”.
Mais les montants n’ont plus AUCUN SENS, il est donc vain de chercher des vérités et surtout des conséquences arithmétiques.
A mon explication (qui est bien entendu exagérée, en réalité nous allons subir des conséquences… mais de manière lente, le temps est lui aussi violé) je souhaite ajouter une autre hypothèse.
La finances est un piège, un leurre. Le Réel va reprendre le dessus. Une revanche terrible.
Le Réel c’est-à-dire les ressources et la première d’entre-elles : l’énergie.
Et dans notre monde moderne il s’agit des hydrocarbures (désolé pour les gazeux du cerveau et du CO2, ce ne sont pas les éoliennes ni les panneaux solaires).
Ici, les esprits complotistes les plus fins (wink wink)… boucleront sur la nouvelle guerre au Moyen-Orient qui vient opportunément… après l’offensive du Covid, puis la guerre en Ukraine (avec l’offensive occidentale contre la Russie)…
Dans un parfait enchaînement.
Trop parfait.
POST-SCRIPTUM
La 588668ème “allocution télévisée” de l’ado psychotique de l’Elysée est la dernière preuve.
Celle de l’instrumentalisation à outrance par le bloc Ouest de l”‘attaque terroriste du Hamas contre Israël”.
Voilà pourquoi il me semble raisonnable de penser qu’il s’agit bien d’une contre-attaque initiée par l’Empire occidental (qui a subi l’offensive -terrible- du Covid, puis qui a voulu contre-attaquer en Ukraine et s’est pris une belle branlée, et qui est maintenant touché au coeur de son système financier).
D’autres à l’inverse, pensent qu’il s’agit d’une offensive lancée contre le bloc Ouest, ce dernier ayant tenté de reprendre la main sur l’Arabie Saoudite (lire cet article).
Difficile aujourd’hui de trancher de manière certaine.
N’oublions pas (en plus) le problème des écuries… Des groupes appartenant à la même sphère d’influence, mais étant en compétition féroce, sur tel ou tel sujet…
Une certitude en revanche : nous sommes en pleine guerre des blocs.
Et cette guerre deviendra de plus en plus violente et intense à mesure que la finance, tel un navire fantôme, coupe les derniers liens avec la logique et avec le Réel
Historiquement, si la guerre est souvent une conséquence… parfois elle se fait cause.
Face au bordello géopolitique du 21ème siècle (chute de l’Empire Occidental versus montée de l’Empire asiatique pour faire court)… la tentation sera ainsi grande d’utiliser la guerre avec la rage de celui qui perd aux échecs et qui renverse le plateau… pour exorciser ces implacables et inévitables mouvements géopolitiques.
Et sa défaite.
Je reformule : croire que les Etats-Unis vont se laisser détrôner sans réaction très violente est un voeu pieux.
On peut le constater concrètement en Ukraine… Washington n’hésitant pas à jouer avec le feu en aidant indirectement à des ATTAQUES DIRECTES sur le sol russe, puissance nucléarisée jusqu’aux yeux.
Cela nous prouve que la démence est désormais… banale.
Ne faites pas l’erreur de croire qu’il en sera autrement demain, le mois prochain, l’année prochaine…