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Pognon

La guerre commerciale expliquée aux enfants autistes

Eh oui… C’est vous. Un peu. Ah ? Vous ne saviez pas ?

Revenons sur la “guerre commerciale” provoquée par le super-méchant Trump… à travers le -tout petit- prisme de mon pays d’adoption. Cela permettra d’y voir plus clair.

LES FAITS

-la Thaïlande jouit d’un surplus commercial de 40 milliards de dollars avec les Etats-Unis (par an).

-répétons-le : ce pognon n’est ABSOLUMENT PAS virtuel. Il enrichit considérablement le pays qui en bénéficie (du moins certaines de ses élites).

-cet argent est tellement réel… que lorsque le monde reposait sur des monnaies métalliques (or, argent)… on a déclenché des guerres pour moins que cela. Exemple ? Au 19ème, les guerres de l’opium menées par le Royaume-Uni contre la Chine… qui pompait DEJA les réserves british de métal argent et qui DEJA refusait d’acheter des biens aux Anglais… et qui jouissait donc DEJA à l’époque d’un surplus commercial indécent. Mais voilà, 170 ans après, la haine anti-Trump se substitue à tout raisonnement, à toute analyse.

-les importateurs américains payent donc leurs factures en dollars. Ces derniers arrivent en Thaïlande.

-les exportateurs thaïlandais peuvent en conserver une partie (sur un compte en USD, car ils doivent payer certaines factures à leur tour dans cette devise et puis aussi comme “couverture” pour le risque de change)… mais principalement ils les convertissent dans leur monnaie locale, le bath thaïlandais (THB).

-concrètement, cela revient à VENDRE des dollars pour ACHETER des THB.

-résultat… c’est mathématique… le THB MONTE par rapport au dollar… La banque centrale du pays augmente ses “réserves” de dollars (qu’elle pourra ensuite diversifier… en achetant de l’or par exemple… étrangement de nombreuses banques centrales font cela depuis quelques années… pure coïncidence…).

-il est de notoriété publique que la valeur du THB est  SUREVALUEE (par rapport à l’activité du pays, sa productivité, ses perspectives, ses bulles, ses dettes, etc.).

-mais alors pourquoi les élites thaïes acceptent une telle situation ? De nombreux pays jouent leur propre devise… en sens inverse (par exemple Chine, en tout cas avant, Vietnam, etc.).

-ces élites ont de nombreux liens avec l’Occident… Elles investissent (Londres, New York, Paris), achètent de l’immobilier, des entreprises. Elles importent aussi des biens de (grand) luxe. Vous ne pouvez même pas imaginer leur train de vie…

-donc une devise (relativement) forte satisfait ces élites alors que cela dessert… les entreprises locales qui exportent ou voudraient exporter davantage et donc l’activité locale. Cela permet également de montrer patte blanche face aux Américains (qui sont très énervés face aux “manipulations des devises“… ils font chaque année des listes noires).

-l’élite du pays est très… PETITE (quelques familles qui contrôlent les grandes entreprises privées avec bien entendu l’élite “institutionnelle“, c’est-à-dire la monarchie et l’armée). Des conflits internes existent entre ces différents groupes.

-tous ces facteurs -locaux- ont donc une influence considérable sur certains paramètres financiers et économiques.

ALORS COMME DISAIT LENINE… QUE FAIRE ?

L’administration de Trump impose 36 % de taxes sur les importations de Thaïlande. Que faire ? Là aussi, tout est très variable. Il n’y a aucune règle universelle contrairement à ce pensent les gogos (et les propagandistes).

-d’abord… le plus simple : NE RIEN FAIRE. Les exportations thaïlandaises vers les USA deviennent mécaniquement plus chères. Les biens exportés sont sensible aux prix (pour les consommateurs US). Bilan : la Thaïlande exportera MOINS…. le surplus se réduira. Appauvrissement local.

-ensuite, jouer les matamores comme les Européens haineux et RELEVER (encore) ses propres taxes douanières en “représailles“. Ce serait bien entendu totalement suicidaire pour un petit pays comme la Thaïlande (dont une grosse partie du PIB dépend des exportations).

-laisser filer sa monnaie, le THB… Cela compense la perte de parts de marché aux USA (je vends moins en volume mais j’obtiens davantage de THB contre les dollars reçus)… Mais alors opposition frontale aux intérêts de certaines élites… qui se sont endettées… en dollars ! En outre, cela peut affecter l’inflation locale, les taux d’intérêt locaux, plombant l’activité, etc.

-réduire le surplus en important MASSIVEMENT des biens américains : avions civils, matériels militaires, etc. Pourquoi pas. Mais là encore, au bout du compte, appauvrissement (les dollars qui arrivent grâce aux exportations, repartent aussitôt chez l’Oncle Sam avec les importations).

-compenser la baisse des exportations vers les US par une HAUSSE des exportations vers d’autres pays. Très dur dans un environnement international hyper concurrentiel. Et le THB demeure aussi un obstacle (trop fort).

BAISSER le prix de vente aux importateurs américains afin que la hausse des taxes douanières ne soient pas répercutée sur les consommateurs US : les entreprises thaïlandaises conservent leurs volumes… mais mécaniquement gagnent moins (la marge en dollars est plus réduite). Là encore, appauvrissement.

-corrompre les USA : les convaincre d’abandonner la hausse des taxes douanières… en les achetant politiquement/militairement. En se rapprochant de Washington au détriment de Pékin, en achetant des armements très coûteux et totalement inutiles (comme des F35), en ouvrant une base militaire US (idée farfelue, mais c’est pour illustrer le propos, durant la guerre du Vietnam la Thaïlande a hébergé de nombreuses bases américaines). Très délicat… tant les influences chinoises sont nombreuses (l’Asie du Sud-Est est le jardin intérieur de la Chine).

-accepter la logique et le bon sens de Trump et donc supprimer… ses propres taxes douanières (afin que les USA fassent ensuite la même chose). Libre-échange parfait, enfin ! Tout le monde est content alors ? La solution idéale donc ?

Eh bien pas forcément, car… les entreprises locales ont TOUJOURS été très protégées (par de nombreuses barrières douanières et réglementaires, exactement comme en Chine, Vietnam, etc.)… voilà pourquoi ces sociétés sont peu productives, généralement peu efficaces… Des concurrents américains puissants pourraient alors leur faire du mal, sur leur propre terrain. Ce qui contreviendrait aux intérêts de… certaines élites.

-enfin rappelons que la Thaïlande est OBLIGEE de maintenir une réserve importante de dollars américains… C’est le privilège impérial américain. Car certains biens stratégiques comme le pétrole ou le gaz liquéfié (la Thaïlande en importe) se payent UNIQUEMENT en dollars. Le THB n’est pas une monnaie “convertible” dans le sens où vous ne pouvez pas en acheter à New York par exemple, Milan ou Toronto… En conséquence, les dollars dont le royaume de Siam a besoin (pour ses importations), il les trouve principalement à domicile (ramenés grâce à ses exportateurs)… Il peut aussi les emprunter (cette fois à l’étranger), mais c’est coûteux (et dangereux, à cause des taux de change).

Désolé pour ce long exposé… mais je tenais à souligner la grande COMPLEXITE (financière, économique, politique, sociale) du commerce international.

On ne peut pas appliquer des règles uniques, chaque pays a ses propres spécificités et on ne peut pas réduire le débat à des taxes douanières et à des taux.

Le commerce international N’EST JAMAIS UN JEU A SOMME NULLE.

C’est précisément ce que les pseudos “économistes” ainsi que les “libéraux” bas de plafond NE COMPRENNENT PAS.

Tout est politique. D’abord et avant tout. Le pognon est un outil au service de la politique.

Les sociétés humaines sont diverses. Et heureusement !

Donc dire “Trump est méchant“, “les taxes douanières c’est mal“, le “libre-échange c’est bien“, c’est du prêt-à-penser infantile.

POST-SCRIPTUM

Posons donc la formule du commerce international.

Le statu quo favorise A, B et C au détriment de D, E et F.

Méchant Trump explose le statu quo.

Donc, D et E seront désormais favorisés, au détriment cette fois de A, B, C et F.

Voilà pourquoi les pleurnicheuses sont de sortie ! Cela ne va pas plus loin que cela.

Trump décide, souverain et soutenu souverainement par une majorité d’Américains que maintenant : “America First“, l’Amérique d’abord (il nous a clairement piqué le slogan “les Français d’abord“, vieux de cinquante ans !).

Cela vous défrise ? Cela vous fait de la peine ? Cela heurte vos sentiments et vos bonnes manières ? Cela met à mal vos années de formatage universitaire ? Vous ne pouvez plus lire Le Monde et regarder LCI ?

Vous ne comprenez plus ? Vous êtes perdus ? Pipi dans la culotte ? Maman au secours ?

Comme disent les Américains : “SUCK IT UP” !

(en clair, vous l’avez dans l’os et fermez-la).

L’enfant autiste a pris un sacré coup de vieux…
POST SCRIPTUM BIS

L’historien américain Victor Davis Hanson passe au questionnement socratique… le concert de hurlements ridicules entendus après les annonces de Trump.

Cet universitaire -de haut vol– sait relever l’ironie dans chaque situation… voire le franc foutage de gueule des médias.

Ainsi, il note que :

-de TRES NOMBREUX pays ont des taxes douanières. Et étrangement… cela leur a plutôt… très bien réussi (Japon, Chine, Vietnam, etc.).

-alors pourquoi ces taxes détruiraient-elles maintenant… les Etats-Unis ?

-et pourquoi ces pays protestent-ils maintenant ?

-le dernier surplus commercial des Etats-Unis remonte à… 1975. Un demi siècle !

-ce qui était évident au sortir de la 2ème guerre mondiale (en gros : le monde est ravagé… SAUF les Etats-Unis, puissance victorieuse, dominante et incontestable)… les Etats-Unis devaient aider le monde via ce fameux libre-échange. En clair acheter des produits aux pays détruits, pour accélérer leur récupération, leur développement économique et pour les amarrer à la sphère d’influence américaine.

-ce qui était vrai en 1945… ne l’est plus forcément quatre-vingt ans après. Qui peut contester cela ?

-et si ces taxes douanières sont si diaboliques, pourquoi les gens s’énervent contre Trump (qui ne veut que les dupliquer, pour rétablir l’équilibre) et pas contre ceux qui les ont imposées EN PREMIER ?

Bref, la mauvaise foi (et la stupidité) des commentateurs et des gouvernements européens, asiatiques est manifeste. Obscène même.

Trump ne fait qu’entériner le fait que le monde de 2025 est différent de celui de 1945. Tu parles d’une révolution ! Tu parles d’une audace !

En 1945, la Chine était un trou noir économique, social et politique (guerre civile, puis victoire du PCC)… En 2025, c’est la deuxième superpuissance sur cette planète. CQFD.

Ce qui était donc acceptable par les Etats-Unis après-guerre (et ensuite pendant plusieurs décennies)… ne l’est plus aujourd’hui.

Du bon sens.

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Pognon

Les taxes douanières enivrées au pinard

“Les gens ne comprennent rien à rien. Autant se bourrer la gueule et mourir d’une cirrhose carabinée”.

J’ai osé célébrer les taxes douanières dans un article précédent. Crime sévère de nos jours.

Je maintiens que les Occidentaux n’y comprennent absolument rien en raison de décennies de formatage mental, au nom du “libéralisme” et de la “globalisation“, avec des pensées-réflexes du type “le libre-échange c’est bien“, “les taxes douanières c’est mal“, etc.

Tout est politique.

Il y a un principe que l’on cherche à imprimer dans votre cerveau : les frontières sont mauvaises (après tout une taxe douanière n’est jamais que la matérialisation d’une frontière pour le commerce de marchandises).

Cette obsession du libre-échange pour les biens et les services est le… levier qu’on a utilisé pour vous faire accepter d’ouvrir les frontières… aux hommes.

On vous a fait croire que l’un entraînait mécaniquement l’autre.

Mais pourquoi ? Il n’y a jamais de réponse argumentée. “Parce que”.

La suite de l’histoire, nous la connaissons tous puisque nous la subissons au quotidien : l’invasion migratoire.

Mais revenons à l’économie. Voici une illustration du problème posé. Au ras des pâquerettes (et de la dive bouteille) pour que tout le monde puisse comprendre.

L’Australie et les Etats-Unis produisent du vin.

  • L’Australie taxe à 29 % les vins importés des Etats-Unis.
  • L’Oncle Sam ne taxe pas les vins importés d’Australie (en raison du “United States-Australia Free Trade Agreement“, accord de libre échange en vigueur depuis 2005).

Les esprits pointilleux parleront de la taxe d’accise sur l’alcool. Oui, aux USA, 1,07 USD par gallon (pour les vins de moins de 16 degrés). L’Australie aussi, même si les règles de calcul diffèrent. C’est un classique douanier concernant les boissons alcoolisées. Mais le débat n’est pas là.

Les producteurs américains sont clairement désavantagés par rapport à leurs collègues qui ont la tête à la place des pieds.

La question, parfaitement légitime, est : pourquoi ?

Ou si vous préférez : why ?

Au nom de quoi, les viticulteurs américains devraient souffrir, en silence, parce que “c’est comme ça” et parce que “le libre-échange c’est bien” et parce que vouloir rétablir l’équilibre serait “mal” (surtout quand on s’appelle “Orange Man Bad”) ?

D’autant que l’Australie n’est pas un pays en voie de développement (argument souvent utilisé pour justifier de tels déséquilibres). C’est même un allié très proche des Etats-Unis (alliance Five Eyes).

Et vous connaissez la pirouette utilisée par les kangourous ? L’accord de libre-échange de 2005 ne concerne pas les taxes “locales“… or la Wine Equalisation Tax qui s’applique à 29 % sur tous les vins importés, quelle que soit leur provenance est considérée comme… une taxe “locale” !

Trump veut donc corriger cela dans le cadre de sa politique de “réciprocité“. Ce qui est parfaitement rationnel. Et moderne.

Mais creusons. Car les taxes douanières ne sont souvent que la première couche du problème.

Il faut également regarder… les aides que des états distribuent à tel ou tel secteur de leur économie, plus ou moins directement (sans oublier les manipulations monétaires)… ainsi que les barrières érigées, là aussi plus au moins discrètement (malus pseudo “écolo” pour les voitures, normes couterlinesques, délires administratifs destinés à décourager les entrepreneurs même les plus aguerris, etc.). Deux face de la même pièce : la tricherie.

L’Australie soutient ainsi financièrement ses producteurs (via divers mécanismes). Outre-Atlantique une loi permet aux producteurs américains… d’importer de la piquette australienne en “bulk” (en vrac)… et de la mélanger jusqu’à 25 % (!) avec le vin local qui sera alors considéré, et étiqueté, comme… “vin américain” ! 😉

Aux Etats-Unis, des gazillons de tonnes de raisins sont ainsi détruites chaque année… car non utilisées par les viticulteurs locaux qui préfèrent substituer 25 % de vin australien bon marché, importé en cuve.

Vous me direz : ici, les Australiens ne sont pas responsables, c’est la seule stupidité réglementaire des Américains qui est en cause. Absolument, mais cela ne change rien à la big picture.

L’industrie du vin emploie au total 1 million de personnes aux Etats-Unis.

Contrairement à toutes les salades que racontent les “libéraux” et autres ravis de la crèche de “gauche” (par essence, la gauche est internationaliste/globaliste, faisant d’elle l’alliée objective et zélée du “grand capital” qu’elle dénonce par ailleurs), on voit donc que toute une chaîne économique, composé de sociétés et d’individus en chair et en os (importateurs, distributeurs, agriculteurs, viticulteurs, grossistes, détaillants etc.) peut souffrir à cause de lois, de réglements, accumulés par strates au fil du temps et à des échelons divers (local, national, international).

Et qu’il est tout à fait rationnel, sain, moderne et juste de vouloir corriger un tel foutoir, de tels déséquilibres, y compris quand on s’appelle… “Orange Man Bad“, AKA Donald Trump.

Et pour finir en allant dans le sens des “libéraux/globalistes”… la VERITABLE concurrence, libre, consisterait tout simplement à proposer aux consommateurs les vins australiens et américains… AU MEME PRIX… et de leur laisser choisir… le meilleur.

N’est-ce pas ? 😉

Après tout, n’est-ce pas l’essence du  “libéralisme” ?

Que le meilleur gagne” ?

POST-SCRIPTUM

Au nom de quoi, on déclare que la France ne devrait plus fabriquer de voitures et qu’elle devrait les importer de Chine ?

Au nom de quoi, les Japonais osent protéger leurs riziculteurs contre le riz thaïlandais, vietnamien ou américain ?

Au nom de quoi, les Français devraient accepter de manger du poulet aux hormones importé des Etats-Unis ?

Ce sont de véritables questions, bien plus intéressantes et complexes que de simples “taux”.

L’idée d’un commerce libre, parfait, ouvert dans le monde entier est un pur fantasme. Un truc pour gamins et pour “libéraux” bas de plafond.

Cela n’a JAMAIS existé et n’existera jamais.

Le commerce international est d’abord et avant tout politique.

C’est donc de cette manière qu’il faut l’aborder. Et arrêter avec l’économisme ambiant, patascience grotesque.

POST-SCRIPTUM BIS

Pour prouver que ma passion pour Trump ne biaise pas mon jugement, je reconnais qu’il existe… de très mauvaises taxes douanières.

Trump vient par exemple d’annoncer l’imposition d’une taxe douanière de 25 % (s’ajoutant aux taxes existantes) SUR TOUS LES PAYS qui… importent du pétrole vénézuélien.

C’est baroque.

Ici, on sort de l’économie et de la nécessaireréciprocité“… et on entre dans l’intimidation…

Et même si le Vénézuéla (pays socialo-mafieux à la dérive) ne mérite aucunement notre respect, cette obsession américaine de “punir” tout un chacun est… insupportable.

D’autant que sur ce dossier, cela vise directement… la Chine (qui importe beaucoup d’or noir vénézuélien).

Bref, c’est une mauvaise méthode.

Lien : https://www.zerohedge.com/energy/trump-any-country-buying-venezuelan-oil-gets-25-tariff

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Pognon Résistance

Eloge des taxes douanières

Voici le SS-Obersturmführer Van Der Leyen en train de négocier un énième “traité de libre échange” avec la planète Jupiton dans la galaxie Trouduc, parce que les taxes douanières c’est trop méchant.

Le sujet n’est pas très avenant. Et pourtant. Il est devenu -comme tout ce qui touche Trump- une source d’hystérie.

Le pseudo “con-sensus” autour de cet outil me fascine :

  • c’est le Mal
  • c’est “se tirer une balle dans le pied”
  • c’est l’extrême-droite

Gauchistes internationalistes, globalistes fanatiques et “libéraux” ravis de la crèche sont unanimes : les taxes douanières c’est… sale.

Encore plus lorsque Trump en parle, forcément.

Nous sommes donc au niveau mental d’une école primaire (et encore).

A l’instar de l’Euro (“nous ne pouvons pas quitter l’Euro, c’est impossible“), les taxes douanières provoquent des réflexes conditionnés, absolument pas une réflexion de fond, un quelconque raisonnement.

Rappelons que le monde a très bien vécu pendant… des centaines d’années… AVEC des taxes douanières.

Il n’y a aucune fatalité, aucune obligation à les supprimer et à signer des accords de “libre échange” avec la planète entière.

Tout le monde n’est pas aussi stupide que… l’Europe.

Le principe du commerce entre pays n’a rien de rédhibitoire. Au contraire. C’est formidable.

Mais… mais cela devient problématique en cas de gros déséquilibres.

Prenons un exemple historique frappant : au 18ème et début 19ème, l’Angleterre impériale et triomphante achète des quantités astronomiques de thé, de porcelaines, de soieries à… la Chine.

La Chine se fait payer rubis sur l’ongle… en métal argent. Car les Chinois REFUSENT OBSTINEMENT d’acheter quoi que ce soit à ces “barbares” avec des longs nez.

A un moment, les Anglais se trouvent bien ennuyés… Il n’ont plus assez de métal ! Le système risque de sauter.

Pékin refuse toujours de rétablir un certain équilibre dans la balance commerciale avec la Perfide Albion.

Cette dernière va alors avoir une idée de génie… Elle commencer à fourguer en douce en Chine un produit fabriqué dans sa colonie indienne, hyper addictif : l’opium !

La Chine s’énerve (l’opium est le fentanyl de l’époque)… à son tour, elle se ruine en achetant des quantités folles de cette drogue ; l’empire du Milieu devient camé à zéro.

Pékin tente d’interdire la commercialisation de l’opium… Londres hausse le ton et FORCE alors le passage … ce seront les fameuses guerres de l’opium, en clair le début de la fin pour l’empire chinois (défaites humiliantes, cession de territoires, de ports comme Hong Kong, Shanghai, etc.).

Avec la chute de la dynastie Qing… s’ajouteront la guerre civile, le viol japonais au début des années 30…

Une catastrophe civilisationnelle absolue… créée en partie par l’obstination des dirigeants chinois à avoir une relation commerciale A SENS UNIQUE avec l’Occident.

150 ans après… cela ne vous rappelle rien ?

Les Etats-Unis ont fait pression pour admettre la Chine dans l’OMC (2001)… et ce fut le début de la fin pour… l’industrie occidentale. Elle s’est effondrée en un quart de siècle. Et la Chine est devenue une superpuissance GRACE A NOUS.

Les chômeurs français, américains, anglais ont financé le développement ahurissant de la Chine (cela n’enlève rien aux qualités intrinsèques et nombreuses des Chinois, bien entendu).

Mécanisme à l’oeuvre ? Un formidable levier. Une relation commerciale à sens TOTALEMENT UNIQUE (les Chinois brisant les prix sur TOUS les produits manufacturés… donc forçant littéralement les portes de l’Occident).

A l’inverse, les Occidentaux vendent très peu de produits et services en Chine (multiples barrières, hors taxes douanières).

En 2024, la Chine enregistre ainsi un excédent commercial (avec le monde entier) de 992 milliards de dollars ! En une seule année…

Trump arrive, analyse les causes du désastre (le déclassement industriel occidental, nous sommes devenus des Africains littéralement)… et met alors en avant le principe de “réciprocité“.

Si je t’achète 100 myards de produits, alors tu dois faire (en gros) la même chose. Et pour te convaincre, ou du moins te forcer la main car tu demeures un Chinois têtu, j’impose des taxes douanières (ce qui réduira mécaniquement les flux de Chine vers les USA, et engraissera les caisses de mon Trésor).

C’est du pur bon sens de la part de Trump et, comme d’habitude, parce que c’est Trump, les Européens (surtout eux) deviennent hystériques et se griffent le visage de haine.

J’en ai déjà parlé car c’est un parfait contre-exemple : le Vietnam sans tambour ni trompette… affiche désormais un excédent commercial annuel colossal de 110 milliards de dollars avec les Etats-Unis  !

Pas mal pour ce petit pays d’Asie du Sud-Est (mais 100 millions d’habitants quand même), non ?

On peut mesurer ainsi leur talent, leur intelligence (mais aussi avec l’aide objective des Chinois qui ont déménagé des usines là-bas pour justement échapper aux protections douanières américaines et pour produire encore moins cher).

Trump a donc élevé la voix. Les Vietnamiens au lieu de monter sur leurs grands chevaux, ont immédiatement annoncé une énorme shopping list aux Etats-Unis (avions, armes, denrées alimentaires, énergie etc.).

Car ils savent que cette situation est INTOLERABLE (du point de vue américain) et ne peut pas durer.

Bref, il n’est écrit NULLE PART à part dans l’esprit dérangé des pseudos “libéraux” et des globalistes fanatiques qu’un pays doive ABSOLUMENT ne plus rien produire, et se livrer corps et biens aux étrangers.

Cela n’existe nulle part, à part dans cette pathologie mentale, cette volonté suicidaire de sortir de l’Histoire qui anime les Européens.

Prenons un exemple très concret : Trump veut protéger son industrie métallurgique (avec des taxes douanières). En clair : la conserver.

Le métal c’est… par définition l’industrie et l’industrie c’est par définition la puissance (on n’est pas puissant avec des Star Buck, des putes, de la drogue et le musée du Louvres, il n’y a que les Français imbéciles pour le penser).

La maîtrise DOMESTIQUE de la chaîne métallurgique est donc STRATEGIQUE pour n’importe quel pays qui se veut souverain (mais si vous êtes une lopette comme la France ou le Royaume-Uni, alors d’accord, pas de soucis).

Si la Chine (ou d’autres pays asiatiques) casse les prix sur les produits métalliques, alors l’imposition de taxes douanières est nécessaire pour rétablir un certain équilibre et empêcher la destruction de l’industrie domestique. CQFD.

La Chine ne fait pas du commerce, contrairement à ce que pensent les esprits aussi conformistes que faibles, elle fait de la politique.

Et même de la géopolitique.

Détruire la base industrielle occidentale en un quart de siècle n’est pas du commerce. Mais bien une action géopolitique majeure (et avec quel succès ! On manque de superlatifs).

Il faut donc répondre en faisant de la… politique.

Les taxes douanières sont -une partie- de cette réponse.

Cet article est déjà trop long, je ne parlerai donc pas des autres souverainetés nécessaires (alimentaire par exemple, là encore la volonté d’un pays de produire sa propre nourriture, selon de très hauts standards de qualité ou simplement culturels/historiques, est un droit fondamental et même un devoir).

Les Japonais sont fous de leur… riz. Ergo : la culture du riz est ultra protégée au Japon. C’est carré, c’est net. Et pourtant, le Japon exporte beaucoup et joue la carte de l’international. Mais le riz, c’est sacré, c’est civilisationnel.

Et tous les autres pays ferment leur gueule et c’est parfait ainsi.

Refuser du poulet industriel à l’eau de javel et aux hormones de croissance… est une EVIDENCE pour les Français par exemple (une évidence que Bruxelles pourtant rêve de mettre à la poubelle via son obsession pour les traités de libre échange).

Et comme la guerre à la Russie est un sujet à la mode… nous pourrions parler de la métallurgie encore mais surtout de l’industrie de l’armement… Dont l’absence rend la posture aujourd’hui des Européens totalement ridicule.

Ridicule et… vaine. Plus personne n’écoute les Européens aujourd’hui.

Bref, Trump est dans le (bon) sens de l’histoire. Tous les gens qui le critiquent parce que “Orange Man Bad”… sont par contraste des veaux… qui couinent et se précipitent vers l’abattoir, et surtout qui ne comprennent rien aux principes économiques et politiques de base.

La modernité du 21ème siècle, c’est De Gaulle (et d’autres avant lui) :

Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.

J’ajoute une note personnelle (mais toute aussi gaullienne) :

Chacun chez soi. 😉

POST-SCRIPTUM

Je signale un article intéressant chez ZeroHedge, qui complète bien le sujet, avec le point de vue américain.

Lien : https://www.zerohedge.com/economics/trade-war-tariffs-are-needed-defeat-globalism-they-come-cost