Vaccinogag : épidémie de sérum physiologique

Franchement, d’un point de vue strictement industriel, je me pose des questions.
Quand on trouve des lots non-conformes sur le marché, soit parce que contenant des impuretés, voire carrément une dose inappropriée (hors spécification, soit avec trop, soit trop peu de matière active), c’est le signe que leur process de fabrication présente de graves lacunes, et c’est très inquiétant. Il faut arrêter immédiatement les opérations. J’ai travaillé longtemps dans les processus industriels, et ces processus sont extrêmement importants si on veut avoir une chaine de fabrication cohérente, avec de nombreux sous-traitants, sans accident industriel.
Ce cas-ci est particulier. On pourrait penser à un sabotage délibéré (ça y ressemble), mais le plus inquiétant c’est que ça n’ait pas été détecté plus tôt, car ça signifie qu’il y a une faille gigantesque dans les systèmes qualité.
Le résultat: lorsque vous avez une ampoule de ce vaccin, il vous est impossible de savoir ni si le produit est conforme à son cahier des charges, ni, ce qui est un comble, s’il contient le produit que vous attendez. Donc vous ne l’injectez pas. Tout comme si vous ignorez si une bouteille contient de la limonade ou de l’eau de javel, vous n’en buvez pas. Vous attendez d’avoir établi une certitude avant de faire quoi que ce soit.
Un seul incident de cette nature dans un cadre industriel (pour un produit potentiellement dangereux comme une voiture, un avion ou un médicament) implique une seule et unique réaction, à l’exclusion de toute autre: l’arrêt immédiat de la distribution, le rappel de tous gens qui ont utilisé le produit pour contrôle individuel, et le contrôle de tous les lots en circulation, un par un.
On ne redémarre les chaines de production que lorsque le défaut a été trouvé, corrigé et remédié. Ou si on n’y arrive pas dans des délais raisonnables, chaque specimen sorti des chaines doit être contrôlé individuellement.

Toute autre attitude que celle-là est criminelle.