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Birmanie : Occident -1, Chine + 1

The oil majors TotalEnergies and Chevron Corp, partners in a major gas project in Myanmar, have decided to withdraw from the country, they said on Friday, citing the worsening humanitarian situation following last year’s coup. (source Bangkok Post).

Total précise que la perte… est pour sa pomme (pas de compensation, rien, ciao).

Que se passe t-il ? La pression des ONG humanitaires nous dit-on puisque les militaires birmans suite à leur coup d’état de février 2021, s’en donnent à coeur joie et tirent dans le tas (comme ils ont toujours fait… depuis 70 ans, depuis l’indépendance).

Précisons que la présence de Total est ancienne dans le pays… et le groupe français est régulièrement attaqué par les meutes “humanitaires” (pilotés bien entendu par… la Chine, comme ils l’étaient avant par les Soviétiques à la grande époque des “mouvements pour la  paix”).

Mais là, la coupe est pleine. Apparemment.

Vraiment ?

La Birmanie est stratégique pour… la Chine. C’est la seule explication.

Le Covid a servi de couverture à un coup d’état programmé et appuyé par la Chine.

Avant le Covid, les militaires birmans étaient un peu gênés aux entournures… Ils essayaient de donner le change, de faire attention à Aung San Suu Kyi.

Mais ils ont reçu le feu vert de Pékin. Le Covid a été une aubaine pour faire diversion (comme pour le coup d’état chinois à Hong Kong en juin 2020).

Le pays est devenu une colonie chinoise, de facto. Et il suffit de regarder une carte pour comprendre. Et s’en convaincre.

Cette carte est essentielle. La Birmanie offre à la Chine une alternative stratégique au détroit de Malacca pour l’importation du pétrole (et de gas) : les pipelines qui partent de sa côte ouest.

Le détroit de Malacca est également un véritable corridor énergétique : un peu plus de deux tiers des flux de pétrole et de gaz y transitent, soit trois fois plus que par le canal de Suez et quinze fois plus que par le canal de Panama. Les estimations basses prévoient même un transit de 20 millions de barils en 2020.

On comprend dès lors l’importance vitale pour la Chine du pipeline birman.

Et surtout, on comprend pourquoi… la junte se sent intouchable et n’en a plus rien à foutre des menaces occidentales et des cris d’orfraie des “ONG” humanitaires, et autres groupuscules gauchisants financés en mode “idiots utiles” par les ennemis de l’Occident.

La Birmanie a rejoint le Laos, le Cambodge dans le glacis chinois en Asie du Sud-Est.

C’est fait. C’est acté. Ca ne vous plaît pas ? Allez vous plaindre auprès de Xi Jinping.

Le départ du Français et de l’Américain… semblent donc plutôt dicté par cette certitude géopolitique. L’avenir dans ce pays ne leur appartient plus. Tout simplement.

On peut même penser à un deal avec les Chinois, ces derniers acceptant bien entendu de… payer.

Pardon, de “compenser” Total et Chevron.

Car qui peut croire une seule seconde que Chevron et Total laisseront un vide… et ne seront pas remplacés dans ce projet énergétique ?

Ils seront remplacés bien entendu… mais par qui …. Par qui ? Des compagnies israéliennes ? Maliennes ? Iraniennes ? Saoudiennes ? Alsaciennes ? Périgourdines ?

C’est dur. Allez je tente le 50-50 et l’appel à un ami : des compagnies chinoises. 😉

Le plus drôle dans l’histoire est la position de la société thaïlandaise PTTEP qui détient un quart du projet.

Ils sont très emmerdés les gars… 😉

Thailand’s PTT Exploration and Production Plc, which holds a 25.5% share in the TotalEnergies-led venture, is “carefully considering” its direction in Myanmar after the announcement, said Montri Rawanchaikul, chief executive of parent company PTT Plc.

On peut penser qu’ils vont “carefully considering” longtemps. 😉

Rappelons que la junte thaïlandaise se sent génétiquement très proche des milis bas de plafond birmans. Donc il leur est difficile de les condamner (il suffit de voir les danses du ventre de l’Asean face à Rangoun).

En attendant, ce pays meurtri par des décennies de guerre civile, de répression militaire… continuera de souffrir.

Les pauvres Birmans continueront de traverser la frontière pour aller faire les sales boulots des Thaïlandais…

MISE-A-JOUR

C’est la loi des séries. Après 9 ans de présence, la compagnie pétrolière australienne Wooside a reçu à son tour une cartouche chinoise dans une enveloppe, euh pardon, a décidé en toute indépendance de quitter la Birmanie et d’abandonner tous ses intérêts locaux, car vous comprenez la “situation des droits de l’homme se détériore” (source Bangkok Post).

C’est trop horrible.

Woodside précise que ça lui coûtera la bagatelle de “200 millions de dollars“.

Oui bien sûr, on vous croît.

Bref, le nettoyage à sec et à l’eau chinois se poursuit en Birmanie.

Une junte militaire acquise et dévouée.

Tous les concurrents occidentaux à la con boutés hors du pays.

Du bel ouvrage. Merci le Covid !

12 replies on “Birmanie : Occident -1, Chine + 1”

C’est un choix logique pour la région.

Tout a été fait par l’empire maritime financier pour garder unique ce petit passage du détroit de Malacca. Donc pas de canal de Kra par exemple.

Différents projets possible, soit un projet hors sol, soit un projet enraciné. D’un côté Brzeziński et l’empire financier, il faut isoler le heartland. De l’autre un axe Lisbonne – Vladivostok, l’Amérique se démmerde.

Je suis pour ma part pour l’enracinement et le chacun chez soi. Donc logiquement je ne suis pas choqué qu’un pays décide de travailler avec son voisin.

Les pays du rimland sont toujours le théâtre des conflits entre les marins et les terriens. Les dirigeants de ces pays doivent porter leurs couilles et choisir leur projet.

On ne peut pas être à la fois réaliste (comprendre la géopolitique de base) et naïf en parlant de “travailler avec“, et “choisir le projet“. 😉

Ici “travailler avec” et “choisir le projet” signifie pousser/soutenir une junte bien basse de plafond avec des flingues et qui défouraille.

(les milis birmans en tiennent une sacrée couche, en ajoutant du mysticisme amulettes et fantômes… rappelons que l’un des vieux généraux avait consulté son voyant et pouf avait décidé… d’inverser le sens de circulation automobile !)

Ca aide (à la réussite du plan).

Enfin, les différences d’échelle sont telles (entre Birmanie et Chine)… que là encore difficile d’invoquer la coopération inter étatique et le libre choix.

L’empire financier donne le “choix” avec un flingue sur la tempe.

Sauf qu’ils le font plus proprement aux yeux du grand public. Mais la méthode est exactement la même. Leur arme est puissante ils ont juste besoin de pousser un bouton ou de changer une ligne de code. Et puis quand ça ne fonctionne pas ils envoient l’armée d’un pays sous contrôle.

Travailler avec un pays voisin c’est la logique continentale. C’est plus facile. Il y a des ancêtres communs, une culture plus ou moins partagée.

L’empire propose autre chose. Il propose que le maître vive à l’autre bout du monde et que les esclaves vivent chez eux comme le maître (sans le confort évidemment). Le même rythme, la même nourriture, les mêmes divertissements, la même culture etc…

Donc oui c’est un choix et le choix est souvent fait dans le sens de la corruption de l’empire financier qui rappelons le, “imprime” du vent.

Le militaire qui choisit de défendre un territoire a le mérite de prendre un risque pour l’endroit où il vit. Les pions de l’empire fuient le pays de leurs ancêtres dès que ça se gâte pour se réfugier chez le maître.

Bonjour
J’avais travailler sur ce projet. On m’avait dit que pour faire fonctionner la plateforme qui extrait le gaz il fallait la puissance électrique d’une ville comme Bordeaux. Donc le retour sur investissement d’un tel projet est presque égal à zéro. Par contre pas le choix, il faut extraire sinon l’économie et la population crève. On fait des engrais chimique avec le gaz.
Autre point de vue sur le corona. Si même les grandes pontes deviennent complotistes, ou va notre société mon bon monsieur.
https://brunobertez.com/2022/01/27/lisez-ce-texte-que-je-considere-comme-definitif-sur-le-covid-le-vaccin-les-soins-et-lagenda-pour-etre-citoyen-il-faut-travailler-sinformer/

A votre époque, le gaz était à combien ? 😉

A comparer avec aujourd’hui pour mesurer la pertinence financière d’un tel projet !!!!

Le retrait des Occidentaux s’apparente à un Dien Bien Phu.

Seuls des Chinois peuvent dealer avec Birmans, des milis a fortiori. Voilà la raison de fond.

Ces sociétés sont à poil en Asie.

Très intéressant l’interview de Perronne. Il se lâche totalement (j’avais du retard quant à ses positions).

“Mais aujourd’hui, plus un seul virologue digne de ce nom, y compris des prix Nobel et d’éminents scientifiques ne soutiennent une thèse contraire. Les journalistes eux-mêmes n’osent plus dire que le virus est naturel. “

Après l’extraction du pétrole, il faut le transporter, le raffiner, puis le transporter au station essence.

Le retour sur investissement en arabie saoudite de la grande époque c’était du1:100
En mer du nord ils sont tombés à 1:20
Dans les gisements en haut profonde ils n’en savent rien. Certains disent 1:5 d’autre pensent que c’est négatif, il faut prendre en compte aussi de la capacités des puits.
Le dernier investissement en haut profonde était au Mozambique le projet coral de l’Italien ENI racheter par total je crois.
Le pétrole est dans la merde noire.
En dessous des 80$/baril les états ne gagnent pas assez d’argent, l’arabie saoudite a dut emprunter sur les marchés en 2020 je crois.
Au dessus de 80$ il est trop chère pour les consommateurs.

Bientôt ces considérations strictement financières n’auront plus cours.

Pour une raison très simple : l’énergie c’est la puissance.

En clair : même avec un rendement “négatif”… il suffira de faire travailler des esclaves, et du pétrole on le prendra. Ou même on le volera.

En fait, cette ressource finira par n’avoir… plus de “prix”.

Je reformule : du pétrole même en rendement négatif… sera toujours utile pour des forces armées (mécanisées) par exemple.

Forces armées qui seront encore plus stratégiques, décisives qu’avant (dans le monde d’abondance).

Le “prix” importera peu.

Ben voila.
Pas la peine de nous faire chier avec un virus à la con.
Il suffit de dire aux gens, la récré est fini, y a plus d’énergie, d’emmerdez vous, relisez Darwin et bonne chance, nous l’élite on se casse en NZ.
Bon je déconne… ou pas????

Ce n’est pas la bonne méthode… Les gens ne pourraient pas supporter une telle vérité.

“Y’a plus assez d’énergie pour tout le monde” est indicible.

Il est plus malin de leur faire croire à une histoire.

Au terrible virus, et donc la crise éco, c’est la faute de madame nature, de l’hiver, du réchauffement climatique, de la guerre en Ukraine etc.

Il faut une ou des causes.

Car toutes ces causes au fond ne sont pas terminales. On peut donc rêver de revenir au monde d’avant. Espoir. Fleurs dans la prairie.

Alors que “le puit est vide“… C’est terminal. Ni rien ni personne ne viendra le remplir. Apocalypse. Mad Max.

Ben je vous souhaites bonne chance en Thaïlande. Vous serez le bougnoule de service celui qui servira de bouc émissaire, d’esclave ou d’engrais quand le politique voudra se refaire une virginité à peu de frais. La populace suivra car le blanc n’est guère apprécié. Franchement vous devez savoir que l’étranger est toujours le premier à disparaitre quand la situation dégénère.

C’est vrai. L’histoire le prouve.

Un exemple dans la région : les pogroms anti chinois en Indonésie. Bon là d’accord y’a la couche musulmane qui s’ajoute. 😉

En Thaïlande, ils sont majoritairement à l’extrême sud (provinces malaises piquées par les Anglais et “offertes” au roi de Siam… déjà les british savaient foutre la merde partout, des champions).

Je fais le pari qu’il est difficile d’avoir une crise éco dans le pays. Que ce sont d’autres thaïs qui feront les frais de la rage (problèmes politiques depuis longtemps). Et que finalement, merci le Covid et merci le mouvement de fermeture des frontières qui avait commencé bien avant, le blanc se fait rare et sera de plus en plus rare.

Les blancs, contrairement aux chinois d’Indonésie ou de Malaisie, n’ont aucune “fonction” interne, aucun poids (difficile de travailler, impossible de posséder des terres etc.). Ils ne constituent donc pas une “communauté”. Mais de simples visiteurs que l’on tolère. Des touristes si vous préférez.

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