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Asie Pognon

Révolution du pétrole de schiste en Chine : 1, 2, 3 forez !

Le lundi on y songe, vaguement. Pouf. Le mardi après-midi, les Chinois l’ont déjà fait. Leur production pétrolière va exploser grâce aux huiles de schiste.

Je vous parle depuis longtemps des analystes de Doomberg, des p’tits gars venant de la finance, spécialisés dans les questions énergétiques et sérieusement équipés en neurones.

(Doomberg = jeu de mots entre doom et Bloomberg, le célèbre média économique et financier).

Leur dernier article est renversant. Une chose que j’avais personnellement loupée, pourtant la Chine, c’est mon dada, mais on ne peut pas être bon tout le temps et sur tous les sujets ;-).

L’empire du Milieu dispose d’importantes réserves d'”huiles de schiste” (les gaz de pschitt comme disait l’autre). Combien ? Selon certaines estimations, les 2/3 de celles des Etats-Unis. Ou plus.

Les Américains sont les maîtres INCONTESTES du domaine (c’est de la haute technologie). Ils sont parvenus à créer une véritable révolution énergétique chez eux. Aujourd’hui, sur les 13,5 millions de barils de pétrole qu’ils produisent par jour, le schiste pèse 9 millions !

On ne peut pas se voiler la face : le pic du pétrole conventionnel qui est bien intervenu entre 2005 et 2010 a été littéralement effacé (compensé) par l’explosion de la production non conventionnelle outre-Atlantique à partir de 2008.

La Chine n’est pas sur ces radars. Ou plutôt n’était pas. Car Pékin a lâché ses chiens et mobilise des moyens colossaux pour déverrouiller à son tour cette porte.

Pour quelle raison ? Son gros point faible : ses importations massives de pétrole (11,5 millions de barils par jour) !

Selon Doomberg, s’ils appliquent les mêmes méthodes (et le même talent) que pour d’autres produits et technologies (voitures électriques, téléphonie, trains grande vitesse, nucléaire civil, etc.), alors ils pourraient littéralement casser la baraque.

Et au passage, donner une sérieuse manchette au marché mondial du pétrole. 😉

Les Chinois ne font jamais les choses à moitié. Doomberg a raison de mettre l’accent sur leur rapidité.

Lien : https://newsletter.doomberg.com/p/china-speed

Au-delà de l’économie, un tel développement aux forceps supprimerait le dernier levier aux mains des Américains (la dépendance au pétrole importé, la problématique du détroit de Malacca, etc.).

Enfin, autre démonstration du génie chinois, toutes les sources d’énergie sont explorées simultanément.

Ainsi, les progrès qui s’annoncent fulgurants pour le pétrole de roche mère… n’entravent pas -au contraire- le développement du parc nucléaire et des travaux avec le thorium voire même de la fusion.

L’empire du Milieu fait feu de tout bois, c’est le cas de le dire, car il sait que l’énergie est la condition sine qua non de la puissance vie.

Il sait qu’il aura besoin de pétrole, de gaz, de charbon, de nucléaire, de solaire, d’hydroélectrique (voir leur dernier projet, le plus grand de toute l’histoire). En même temps.

Quel contraste avec le malthusianisme énergétique des Européens !

Dans le domaine énergétique, l’idéologue n’est certainement pas celui qu’on croit.
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Asie

Encerclement : l’agressivité américaine face à la Chine

 

La carte date certes de 2016, mais la logique américaine saute aux yeux. Du côté de Pékin, cela est vu comme une agression permanente (et pas du tout comme un dispositif “défensif”). La Chine refuse la prétention américaine de la “contenir” (source)

Je signale un article intéressant (écrit par un ancien officier américain vivant à Bangkok) au sujet de la stratégie américaine d'”encerclement” (ou de “blocus“) de la Chine.

J’ai très souvent écrit au sujet de l’agressivité chinoise, expression d’une politique délibérée baptisée “guerre sans limite” avec pour cible principale les Etats-Unis… Mais il faut admettre que l’Oncle Sam est EGALEMENT extrêmement agressif face à Pékin et ses prétentions politiques (reprendre sa place : celle du milieu… l’empire du Milieu).

La traduction française est un peu faite avec les pieds, mais pas grave. Lien : https://reseauinternational.net/les-plans-americains-pour-un-blocus-de-la-chine-continuent-de-prendre-forme

Le levier principal de cet encerclement repose sur le point faible de la Chine : ses approvisionnements en énergie (et surtout le pétrole). La Chine en consomme énormément et en produit peu.

Le gros passe par la mer… dominée par les Etats-Unis qui prend un malin plaisir à appuyer sur des points de contention (détroit de Malaca, Golfe Persique, Iran, etc.).

Mais ce n’est pas tout. La boîte à outils américaine est bien fournie :

  • coups d’état / révolutions de couleur
  • déstabilisation / terrorisme
  • alliances commerciales (le pognon) / militaires (le bâton)
  • jusqu’aux guerres par proxy

En clair : la violence protéiforme.

Concernant les guerres par proxy, on citera l’Ukraine évidemment (pour affaiblir voire dépecer la Russie), l’Iran (avec Israël), mais aussi les attouchements américains en Birmanie où la Chine construit des pipelines pour justement équilibrer le risque sur le détroit de Malacca, sans parler des fantaisies terroristes menées au Pakistan (la CIA excite des groupes du Balouchistan qui attaquent des intérêts chinois).

Liste non exhaustive !

Enfin, les morceaux les plus visibles comme Taiwan, le Japon, la Corée du sud, les Philippines qui complètent le dispositif. Là, il s’agit de fixer la Chine et de lui contester l’accès à la mer (mer de Chine, pourtant sa mer “intérieure”, et le Pacifique).

L’Oncle Sam occupe une centaine de bases militaires au Japon et en Corée du sud pour un total de 83 000 personnels !

Ces bases sont systématiquement présentées comme défensives. Alors que vues de Pékin elles incarnent une agression permanente (l’empêchant de jouir de sa zone d’influence naturelle).

Concrètement, les Etats-Unis font donc feu de tout bois, exactement comme la Chine. Si les 2 acteurs n’ont pas le même texte, ils partagent bien la même scène.

L’article a aussi raison de rappeler que face à Trump, il ne faut pas écouter les discours, mais analyser les actes.

America First, le repli sur soi… étaient manifestement des faux semblants de campagne électorale. Idem pour l’art du deal, la marotte de Trump.

C’est du pipo, de l’emballage, du marketing voire même des psyops (pour endormir l’adversaire ou faire diversion, Trump excelle dans ce rôle, le “madman“, sorte de Richard Nixon sous stéroïdes).

A peine élu, nous devons admettre que le président américain s’est coulé dans le moule géopolitique classique, en y apportant certes son style particulier.

L’administration Trump réaffirme l’objectif stratégique de “contenir” la Chine qui avait été un peu ramolli durant la présidence Biden (et encore, pas avec le conflit ukrainien, dont la cible était la Russie et donc également la Chine).

On note des constantes dans le domaine de la politique étrangère de Washington, avec des différences de rythme, d’amplitude et de style en fonction des administrations.

Ce “containement” est ainsi identique à celui opposé à l’Union Soviétique durant la guerre froide (on peut y ajouter la théorie du “rollback“, plus agressive face à la menace communiste de l’époque).

L’action géopolitique des Etats-Unis s’appuie sur trois leviers :

-l’exceptionnalisme (quelque chose de spécifiquement américain et qui n’est pas seulement l’enfant terrible des empires coloniaux britanniques ou français de la grande époque… les Américains ont un grain – au sens de folie- très particulier)

-l’importance de la domination des mers (évidence héritée du colon britannique)

-la mise en oeuvre de la théorie du Heartland (Mackinder, 1904) : on boucle sur l’opposition mer/terre, la puissance maritime devant ainsi contenir la puissance terrestre (en 1939, les Etats-Unis ne pouvaient pas laisser l’Allemagne nazie s’emparer de toute l’Europe, et plus tard, idem face à l’Union Soviétique).

Conclusion ? la guerre sino-américaine est bien réelle. Et intense.

L’empire de l’Ouest cherche systématiquement à attaquer car il ne peut que constater le développement à marche forcée de la puissance terrestre (Chine et ses alliés, comme la Russie etc.).

A terme, sa défaite est probable car il subit l’inexorable déclin des empires (surextension, fatigue), mais surtout parce que son “aire civilisationnelle” se fracture (guerre civile américaine 2.0 et invasion “migratoire” de l’Europe de l’Ouest).

C’est une faiblesse considérable face à l’homogénéité chinoise, un bloc civilisationnel (on peut même ajouter éthnique) dur, cohérent.

Ce fait est systématiquement ignoré alors que c’est la clé du conflit qui marquera le 21ème siècle.

Le corps (au sens organique) de l’Occident se disloque.

Aucun empire n’a jamais survécu dans ces conditions.

POST SCRIPTUM

Pourquoi j’insiste, systématiquement, sur le principe ethnique et celui d'”aire civilisationnelle” ?

Parce que les utopies universalistes ont échoué. Elles ont provoqué des ravages.

Leur dernier avatar, c’est-à-dire le globalisme, s’effondre sous nos yeux. Et il faut célébrer cet échec cinglant.

La modernité s’incarne désormais dans l’unicité ethnique, civilisationnelle. Si le mot vous effraie, parlons alors de “cohérence”.

Trivialement cela se traduit par “chacun chez soi“.

Appelons cela le “concert des nations”. Cela n’a jamais empêché les alliances ni la coopération.

Bref, ce n’est pas du tout le retour de la barbarie comme l’affirment les globalos-neuneus.

Mais au contraire le reflet de la diversité humaine, la vraie, celle qui est ontologique et donc nécessaire.

A cette aune, on peut affirmer que la Chine et la Russie (et d’autres) incarnent la modernité.

Les globalistes sont has been. Ils ont pris un terrible coup de vieux (visualisez le ravi de la Raiepoublique, Attali, avec son “un pays c’est un hôtel“).

Voilà la leçon historique que l’on peut -déjà- tirer de ce siècle.

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Asie Pays

James Wang 014 : trop de restaurants chinois près des bases militaires

On vous mange à la baguette !

Soit les dim sum chinois. Vous connaissez le principe : tout est dans la farce.

Et en matière de farce, l’Occident bat des records.

Après les Chinois qui rachètent des terrains agricoles, des fermes jouxtant des bases militaires américaines (sans parler de Huawei qui renifle d’un peu trop près une base en France)… la Perfide Albion se pose les mêmes questions.

Le DailyMail s’interroge :

“Devrions-nous nous inquiéter de ces curieux regroupements de restaurants chinois qui entourent nos bases militaires les plus sensibles ?”

Le pays compte au total 15 000 restaurants indiens et 12 000 restaurants chinois ce qui est raccord par rapport à l’histoire coloniale britannique.

Problème : la distribution géographique des établissements chinois montre des “pics” surprenants… près des sites militaires et gouvernementaux du pays ! 😉

Ainsi, près de la base navale de Clyde qui abrite les sous-marins nucléaires, le nombre de restaurant chinois est presque 3 fois supérieur à celui des bouibouis indiens.

Coïncidence coïncidentale ? Surprise surprenante ? Hasard hasardeux ?

Proverbe chinois du 15ème siècle : la soupe pékinoise a davantage de goût quand on la mange près d’une base militaire anglaise. Forcément.

On peut bien sûr en rire. Mais le fait est là. La Chine espionne MASSIVEMENT tout l’Occident et en particulier son ennemi principal : les Etats-Unis (et leur toutou anglais).

Comment ? Grâce à sa diaspora gigantesque, ses étudiants, ses stagiaires, ses travailleurs, ses scientifiques et même ses mafias (l’Empire du Milieu exporte tout) qui s’infiltrent en grand nombre partout.

On estime à 40 ou 60 millions le nombre de Chinois (et leurs descendants) installés hors de Chine.

On se souvient de la fulgurance révolutionnaire de Mao avec les poissons et l’eau. Le génie consiste à installer ses propres aquariums dans toutes les grandes villes de la planète ! 😉

L’autre formidable levier est bien entendu l’ASYMETRIE entre les 2 mondes.

En Amérique du Nord et en Europe un Chinois peut tout faire, se fondre dans la masse (la fameuse diaspora)… à l’inverse un Long Nez Cul Blanc sera immédiatement repéré, tracé au milieu de 1,3 milliard de Hans.

Un Occidental a très de peu de latitude légale dans l’Empire du Milieu, alors qu’un Chinois jouit d’une grande liberté en Occident et de nombreuses facilités.

Donc répétons-le : le titre du DailyMail fait sourire, mais c’est en réalité très sérieux.

La Chine fait feu de tout bois et sur une échelle qui nous dépasse totalement.

Rappelons une autre polémique récente en Angleterre sur l’existence de VERITABLES POSTES DE POLICE (!!!!) chinois.

Ils sont chargés de faire la police parmi les touristes, dans la communauté, de chasser les dissidents, de filer des coups de mains à des agents, etc.

Autre polémique : la Chine a insisté pour construire une nouvelle ambassade à Londres. D’accord. Sauf que le projet est démesuré, une véritable ville, futur nid d’espions.

Les gouvernements britanniques, très faibles voire même compromis, n’ont pas réagi ou trop tardivement.

Lire ici : https://www.lbc.co.uk/article/why-china-embassy-london-controversy-beijing-5HjdFZD_2/

Bref, on le voit c’est un SYSTEME (et encore nous n’en connaissons pas le 10ème) qui fonctionne du feu de dieu et qui donne un extraordinaire avantage à Pékin dans la conduite des affaires du monde.

C’est-à-dire le monde entier.