En lisant des articles consacrés aux questions monétaires, aux taux d’intérêt, aux banques centrales, une chose frappe : leur naïveté confondante.
Ainsi, Monsieur Powell, le président de la FED, serait donc sur le point de faire ceci, ou de faire cela, des erreurs, ou pas, de faire un “pivot“, ou au contraire d’augmenter encore les taux.
Monsieur Powell.
Jerome de son prénom.
Si, si. Tout seul. Comme un grand.
Enfin, accompagné de quelques autres banquiers. Et en toute “indépendance“. Bien sûr.
On mesure une fois de plus l’intensité, la force, le génie de la propagande. Le mythe de l’indépendance des banques centrales !
Et a fortiori la première d’entre-elles : la Federal Reserve Bank.
Et pourtant, on connaît la musique depuis plus de 200 ans… quand un expert disait déjà :
Donnez moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois
Reformulons en nous concentrant sur les Etats-Unis.
Une superpuissance qui est capable :
- de saboter des infrastructures énergétiques essentielles en Mer baltique.
- de mener une guerre par “procuration” (Ukraine) contre une puissance nucléaire (Russie).
- de déclencher des guerres illégales, basées sur des mensonges (Irak, les “armes de destruction massive“, la petite fiole de farine de Colin Powell au siège des Nations Unies).
- d’occuper des pays illégalement (Syrie).
- de renverser des gouvernements, via des “révolutions colorées” ou des insurrections armées (Egypte, Talibans, Isis-Daesch).
- de monter un véritable coup d’état intérieur… contre son propre président élu (Trump).
- d’espionner la terre entière, y compris ses pseudos alliés, et de collecter des dossiers sur toutes les élites mondiales afin de les faire chanter (NSA, CIA) voire même de fabriquer de faux dossiers compromettants (contre Trump).
- d’embastiller des opposants, de se venger méchamment (le martyr de Julian Assange)
- d’assassiner des milliers de personnes y compris des civils (on se souvient d’Obama, le tueur par drone… pire que Bush)
- d’imposer des sanctions à des pays, des individus, des organisations… et même sur des organisations qui commercent avec de tels pays (on pense à la BNP qui fut “punie”… plusieurs milliards de dollars d’amende).
- de voler de l’or, des devises et du pétrole sur des échelles jamais vues (Syrie, les réserves de la Russie, et avant l’Afghanistan, ou encore la Libye).
… la liste est sans fin (n’importe qui peut la compléter, j’ai juste écrit quelques exemples qui me passaient par la tête)…
Un tel pays donc… une telle superpuissance, un tel empire confierait sa monnaie, qui a un rôle stratégique dans le monde, à… Jerome ?
Jerome ?
😉
Il faut être naïf ou con comme une pelle pour accepter une telle idée !
En professionnels du show business, les Américains ont compris qu’il suffisait de personnaliser les actions de la FED… afin d’entretenir le mythe de son indépendance.
Si la FED augmente un peu trop ses taux, c’est parce que Powell est un peu neuneu… Ou alors supérieurement intelligent. Selon l’air du temps. Voilà ce qu’on peut lire ici ou là.
Avant lui, il y eut mamie Janet Yellen (une vraie gourde). Et précédement, le barbu Ben Bernanke (la barbe c’est bien pour l’aura, le mystère).
C’est absurde.
L’état profond américain contrôle bien évidemment les actions de la FED, et donc les manettes de sa propre monnaie.
Comprendre cela permet enfin de sortir de l’économisme imbécile, scolaire et à courte-vue (“ouh la la, il y a de l’inflation ! Il faut lutter contre en augmentant les taux ! Ah mais si on augmente trop les taux ça va ralentir l’économie, prout, zut“).
C’est le degré zéro de la pensée.
Il faut en réalité replacer toutes les actions de la FED dans le cadre géopolitique.
Le seul pertinent ! Le seul véritable. Celui qui compte. Celui qui subordonne tout le reste.
Et alors tout s’éclaire.
Non monsieur Powell n’a pas mal digéré ses céréales au breakfast et ne fait pas des “erreurs” (dans un sens comme dans l’autre, hausse ou baisse des taux)…
La FED est comme un porte-avions qui catapulte ses chasseurs… dont la mission est d’assurer l’hégémonie américaine.
C’est une arme de guerre.
Une arme de destruction massive.
Voilà pourquoi, la politique du Dollar fort qui fout actuellement la merde dans de très nombreux pays… est une action délibérée !
Et absolument pas, répétons-le, la décision de quelques potiches au board de la Federal Reserve Bank.
Les Etats-Unis, empire déclinant, ont décidé d’affaiblir leurs ennemis et leurs concurrents… en créant le chaos économique et financier, en aspirant le capital, en pompant des industries… via leur monnaie : le Dollar.
C’est une politique cynique et nihiliste à la fois. Une pure volonté de puissance, irréfragable. Adamantine.
Mieux, une obsession : survivre.
Le Dollar est une arme d’une puissance inégalée, considérable. Sans doute davantage que l’US Army.
C’est le Dollar qui permet l’US army, et pas l’inverse comme on le pense souvent.
Il ne faut pas confondre la cause et son effet !
L’extrême agressivité des Etats-Unis démontre qu’il y a bien un état de guerre. Mondiale.
Russie, Chine, Europe… Washington n’en finit plus de secouer l’échiquier, d’attaquer, d’agresser, de multiplier les provocations.
Dès lors… le futur apparaît clairement : la politique du Dollar fort se poursuivra… Les dégâts ne sont pas encore assez importants.
Résumons :
-les Etats-Unis, depuis 2008, ont poussé à la faute leurs concurrents et leurs ennemis : endettement forcené, taux d’intérêt à zéro voire même négatifs.
-pendant des années, ce poison a agi comme une puissante morphine sur de nombreux pays…
-et aujourd’hui, les Etats-Unis ferment le robinet à came laissant une bonne partie du monde… à poil.
Le chaos.
Le chaos au service de l’imperium.
C’est un coup de génie… suffisant pour contrer l’émergence du couple Russie-Chine ?
Le timing en tout cas est parfait : avant que Russie et Chine puissent mettre en place une alternative -crédible- à la devise américaine, et alors que la contrainte des ressources commence à se faire sentir.
Des lecteurs incrédules m’accuseront de délirer… Et pourtant c’est DEJA arrivé !
Ah les poissons rouges…
1945… Le monde était en ruine, exténué par une guerre mondiale brutale.
Le monde ?
Pas les Etats-Unis… Superpuissance triomphante… ayant perdu 400 000 hommes à peine (sur une population totale à l’époque de 132 millions) ! Et n’ayant subi aucune destruction à l’intérieur de ses frontières…
C’est bien ce chaos mondial qui assura l’hégémonie américaine : la fameuse Pax Americana.
2022, les Etats-Unis ont en tête de REFAIRE peu ou prou la même chose :
- saigner l’Europe, détruire l’industrie allemande
- saigner la Russie, l’empêcher de s’arrimer à l’Europe
- contenir la Chine, en lui brisant les ailes et en détruisant tout son système (vital) de Nouvelles Routes de la Soie (en provoquant le chaos économique dans de nombreux pays impliqués ou aux alentours).
- tous les autres petits pays… seront des dommages colatéraux (on pense par exemple au Sri Lanka, à l’Argentine, etc.). Tous sacrifiés pour sauvegarder les intérêts de “one nation under God“.
POST SCRIPTUM
Voici une autre référence historique qui illustre mon propos : fin des années 70, le Japon triomphe. On dit alors que le palais impérial à Tokyo vaut plus que toute la Californie. Crime de lèse-majesté.
1985 Accord du Plaza. Le dollar faible. Très faible. Le Yen s’envole. Trop.
Quelques années après, le Japon est totalement rincé : crise immobilière massive, crise boursière… C’est le début de 30 ans (!!!!) de nimportenawak monétaire et budgétaire (QE, endettement, “construction des ponts vers nulle part“) et de croissance dans les chaussettes.
Fort ou faible, le Dollar est commandé. Selon les intérêts stratégiques des Etats-Unis.
On ne laisse pas l’utilisation d’une telle arme au président d’une… “banque centrale“… dont le mandat officiel est :
“so as to promote effectively the goals of maximum employment, stable prices, and moderate long-term interest rates”
Emploi maximum ? Prix stables ? 😉
On voit bien que cela n’a aucun rapport avec le Réel de près ou de loin.
C’est juste conçu pour faire courir les gogos.
Le seul véritable mandat de la FED est d’obéir : maintenir l’hégémonie américaine.
Quoi qu’il en coûte… aux autres (ça ne vous rappelle rien ? Si bien sûr : les américanophiles Mario Draghi… ou plus récemment, l’ado psychotique Manu Macron).