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Culte du cargo : la nasse se referme

Le papou c’est toi. Tu es prisonnier. Les avions ne viendront plus.

Retour vers le futur ? Ou vers le passé ? Et si nous étions sur le point de redécouvrir le Culte du Cargo ?

Pour les esprits lettrés, c’est d’abord une sublime chanson de Serge Gainsbourg…

Je sais moi des sorciers qui invoquent les jets
Dans la jungle de Nouvelle-Guinée
Ils scrutent le zénith convoitant les guinées
Que leur rapporterait le pillage du fret

 

Et comme leur totem n’a jamais pu abattre
A leurs pieds ni Boeing ni même DC quatre
Ils rêvent de hijacks et d’accidents d’oiseaux

Pour les historiens, ce fut quelque chose de bien réel durant la première moitié du 20ème siècle dans le Pacifique…

Et si ces “créatures non dénuées de raison, ces papous” comme écrit Gainsbourg… c’étaient nous, mais sans la plage de sable blanc, le ciel bleu du Pacifique-Sud, ni les noix de coco ?

Et si nous étions devenus prisonniers, sur notre île, “en soufflant vers l’azur et les aéoroplanes” ?

L’instrument de la liberté que nous avons toujours connu, l’avion… disparu… un souvenir… en bois désormais…. le culte du cargo…

Cet exploit qu’aucun gouvernement, politicien constructiviste dément n’aurait pu rêver d’accomplir… le couillonavirus l’a provoqué. Sans fracas. Sans protestation. Le plus naturellement du monde.

Ici, il convient de remonter le temps.

Le Mur de Berlin, Checkpoint Charlie et derrière la “DDR” (Deutsche Demokratische Republik, ou RDA), un camp d’internement à l’échelle d’un pays, gardé par la Stasi… Des gens contraints de fuir, de s’échapper, de franchir le mur…  60 ans à peine.

Et avant, France juin 1940… Frontières fermées. Pas d’avion. La seule fuite possible c’était sur les routes (avec des millions d’autres gens)… L’exode. A pieds.

Où je veux en venir  ?

A un changement de paradigme.

Pendant plusieurs décennies, en Occident, nous pouvions changer de continent, et donc pourquoi pas de vie, par la grâce d’un simple billet d’avion.

On pense de prime abord au tourisme lointain, aux plages, soleil, p’tites pépés et cocktails exotiques…

Mais c’était au fond surtout un “ausweis”, un “laissez-passer”. Un puissant outil de liberté.

Tu me casses les couilles avec ta rapine fiscale ? Tes obsessions idéologiques ? Ton gouvernement mafieux  ? Ton invasion migratoire ? Ton suicide civilisationnel ?

Je me barre ! Adieu ! Je vote avec mes pieds et surtout avec mes turbofans Rolls-Royce Trent 900 et mes Pratt & Whitney PW4000.

Avec 10 000 km et plusieurs mers et océans entre toi et moi… échec et mat.

L’avion était aussi un bulletin de vote, aussi une arme défensive.

Pour les uns, c’était une réalité. Pour les autres un simple désir, un projet voire juste une idée. Mais possible, techniquement.

Puis, le couillonavirus s’est abattu –artificiellement– sur notre monde.

Observez la situation, neuf mois après… Les vols long courrier existent toujours… Mais sur une base considérablement plus réduite, alourdie par une cascade de procédures (pour se rendre vers la Thaïlande par exemple… des mois d’attente, de négociations avec l’ambassade locale, des papiers, des justificatifs, tests, quarantaine, etc.).

On s’agite au sujet des compagnies aériennes, de leurs employés, des subventions étatiques, des négociations avec les syndicacas d’Air France ou autres, on discute doctement de l’avenir de Boeing et d’Airbus… Mais… c’est de l’écume.

Et si ce qui semble être une maheureuse conséquence aussi négative que temporaire… était en realité, un objectif, une fonction conçue pour durer ?

Le Réel, brutal, est que vous ne POUVEZ PLUS VOUS DEPLACER LIBREMENT.

Ajoutons un autre point : le durcissement des visas, des flux, des frontières était une réalité partout dans le monde bien AVANT l’offensive couillonavirale (une seule exception, notable : l’Europe de l’Ouest)… preuve que nous sommes bien dans une continuité historique, pas un accident.

Synthétisons la situation :

-les gouvernements se durcissent

-les flics vous collent des amendes ou vous tabassent

-la justice peut vous embastiller pour un oui ou pour non (délit d’opinion, ou simple thoughtcrime).

-et vous ne pouvez plus sortir…. vous échapper de votre pays

… Pas besoin d’avoir une grande culture historique pour comprendre que ce n’est pas une situation très saine ni très favorable… 😉

La nasse se referme.

Vous êtes prisonniers.

“Je ne suis pas un numéro ! Je suis un homme libre !”… Désolé, ça c’est dans les films… Va falloir s’entraîner à la marche à pied… Ou prendre littéralement le maquis…